14 mars 2014

Poésie déambulatoire

Article écrit pour Monlimoilou.com
Le 14 mars 2014
http://blogue.monlimoilou.com/2014/poesie-deambulatoire-2/

On la connaît principalement sous le pseudonyme d’Odile Dupont, cette chanteuse « romanti-comico-tragique » aux prestations théâtrales truffées de métaphores et d’images. À l’occasion du Mois de la poésie, Isabelle Lapointe laisse la robe à pois d’Odile au vestiaire pour nous révéler ses talents d’auteure avec Exhiber les murs. « Ce que je vais présenter ici, dans le cadre de l’événement, ce ne sera pas nécessairement des poèmes d’Odile Dupont. Il va y avoir quelque chose d’un peu plus viscéral dans mon numéro, un mélange de poésie, de musique et de dramaturgie. »

Ce n’est pas la première fois que la Limouloise d’adoption tient ce type de soirée chez elle. Habituellement, elle et sa coloc, Camille Roy-Houde, invitent « les amis des amis des amis » à assister à leurs performances et à celles d’autres artistes. L’an passé, lors de l’appel de projets lancé par le Printemps des Poètes, elle a eu l’idée de proposer cette activité afin d’ouvrir ce genre d’approche au public. « Il faut trouver le moyen de diffuser autrement nos œuvres d’art, et le fait d’inviter les gens chez soi permet un contact très humain. Ça rapproche les troupes. »

Plus d’une dizaine d’artistes investiront chaque pièce de l’appartement afin de dévoiler le « non-dit/non dicible », le « non montré/non montrable ». On pourra notamment explorer l’intimité du slameur Thomas Langlois, du chanteur Gab Paquet et de la metteure en scène émergente Arielle Cloutier. Une soirée littéraire éclatée qui se veut multidisciplinaire et poétisée. « C’est vraiment une chance qu’on fasse partie de la programmation. Exhiber ce qu’on a à l’intérieur de soi, c’est ce qu’on va offrir, et je sais que ça va être un beau moment pour les spectateurs. »


Cohabiter avec les mots

Isabelle a gribouillé son premier poème à l’âge de sept ans. Adolescente, elle s’inventait des histoires, dépeignait ses relations amoureuses tourmentées dans ses cahiers et retranscrivait dans son agenda d’école des textes à l’eau de rose tirés du magazine Filles d’aujourd’hui. Plus tard, à l’Université, elle a suivi un cours de création littéraire avec Anne Peyrouse. « Ç’a été pour moi un terrain de jeu qui a fait éclater ma créativité, complètement. C’est après, seulement, que je me suis mise à écrire des chansons. » Mais la musique, elle s’en sert surtout pour exprimer les mots qui l’habitent. « Ma voix, c’est la diffusion de mon écriture. C’est un prétexte. Écrire, c’est ma liberté, mon moteur, que ce soit l’écriture dramatique ou poétique. C’est ma passion ultime. »

Aujourd’hui, celle qui croyait que l’écriture poétique se devait d’être très formelle et structurée se permet enfin d’oser la manifester autrement, de manière plus crue, plus vraie. « J’ai été longtemps très propre dans ce que je disais. Maintenant, je réfléchis moins à la propreté, je suis un peu plus trash dans ma façon d’aborder les choses. »


Exhiber les murs
Les 19 et 20 mars à 20 h
393, 5e Rue
Réservation obligatoire au 581 307-5626
Contribution volontaire

Programmation complète du Mois de la poésie : www.printempsdespoetes.ca