Chronique sur Gabrielle Shonk et Geoffroy Sauvé
Stéréo-Séquence, le 19 février 2014 (mis en ligne le 23 février 2014)
J’ai un aveu à faire : je ne
suis absolument pas fan des shows télévisés à la The Voice. En fait, le contenu cathodique en général est pour moi synonyme
d’ennui et de perte de temps. Ma vieille télé de deux tonnes et demie est
rarement ouverte et ne sert qu’à enlaidir une partie de mon salon. Souvent, il
me prend l’envie de la foutre dehors. Cet hiver, pourtant, je ressens une
petite joie lorsque j’entends grésiller ses ondes dans la quiétude de mon
appartement.
C’est la faute à Louis-Jean
Cormier.
Je n’y peux rien, je l’admire.
J’aime tout, tout ce qu’il fait. J’étais déjà conquise du temps de Karkwa, et
son projet solo m’a littéralement achevée. L’artiste en moi s’émerveille et
s’incline candidement devant son prolifique talent créatif.
Donc, c’est la faute à Louis-Jean
si je me cloue dans le canapé chaque dimanche pour regarder La Voix à TVA. Et ce soir, les garçons
et moi avons la chance de capturer à l’écran de Stéréo-Séquence deux belles
bibittes qui font partie de son équipe. L’énigmatique Geoffroy Sauvé a fait la route Montréal-Québec pour retrouver celle
qu’il a « adoptée » en coulisse, la charmante Gabrielle Shonk, le temps de nous offrir une prestation devant
public.
On installe nos pénates dans le
nouveau local de la Galerie d’art Factory. Tôle oxydée en toile de fond, imitation
rouille sur une des cloisons : les œuvres qui tapissent les murs adoucissent
l’effet industriel qui se dégage des lieux. Derrière le set-up monté pour le
tournage, les tons de rouge dominent et embrasent le décor.
Pendant que Gabrielle et Geoffroy
branchent leurs guitares, une cinquantaine de personnes investissent la galerie
et s’amassent autour d’eux. On reconnaît dans la foule deux autres candidats de
La Voix, Catherine Grenier et Rémi
Chassé. L’air ici est saturé de talent.
Le duo débute avec Georgia on my Mind de Ray Charles.
Difficile de ne pas succomber devant l’interprétation qu’en font Gab et Geoff.
Dès les premiers accords, le charme opère et le public, silencieux et attentif,
est subjugué. Leurs voix s’harmonisent; leurs sourires sont complices. Même envoûtement
pendant Billie Jean de Michael
Jackson, où les cordes vocales des deux artistes voltigent aisément dans les
hautes tout autant que dans les basses notes. À faire rougir d’envie le Roi de
la pop.
Y a pas à dire, Louis-Jean a du flair. Et nous,
on est sacrément privilégié de faire un tout petit peu partie de leur grande
aventure.