Chronique sur Félix-Antoine Couturier
Stéréo-Séquence, le 9 novembre 2013 (mis en ligne le 17 décembre 2013)
Les transports souterrains m’ont
toujours fascinée. Lorsque je descends dans les bas-fonds d’une cité, j’éprouve
un curieux mélange d’ivresse et de claustrophobie. Étrangement, j’aime l’odeur
caractéristique du métro de Montréal qui remonte à la surface jusqu’aux portes
battantes. Et quand je me retrouve sur le quai, j’attends avec fébrilité le
moment où cette grosse chenille de ferraille bondée d’humains au teint blafard transpercera
les entrailles de la Terre.
Je me souviens du métro de Paris,
lorsque le train glisse sur les rails à ciel ouvert le temps de quelques haltes
avant de replonger dans les profondeurs abyssales de la Ville Lumière. Je me
rappelle celui à Los Angeles aussi, là où les wagons sont peuplés de clochards
et de futures stars wanna be
hollywoodiennes.
C’est à la station Lasalle à
Verdun que je me retrouve en ce samedi soir de novembre. C’est un peu moins glamour Montréal, j’en conviens; mais ça
s’annonce exaltant : les garçons et moi avons défié l’autorité pour
tourner une capsule dans le métro avec Félix-Antoine Couturier.
Mais qui est ce beau mec,
dites-vous? Quoi, vous ne le replacez pas? Il est auteur-compositeur-interprète.
Il a fait partie du band Kodiak, et outre son projet solo, il joue au sein du
groupe O Linea. Ça ne vous dit rien? Attendez. Il a participé à la
première saison de La Voix, équipe de
Marie-Mai… A été « une beauté » du Banquier en portant la valise #26 lors du spécial Céline… AAAH!
Voilà, enfin, vous le reconnaissez!
Trêve de plaisanterie, Félix-Antoine
a de quoi être fier, mais il n’est pas du genre à se prendre au sérieux. Ultra smooth et sympa, le gars. On ne peut
s’empêcher de le taquiner sur sa présence au Banquier, et il rigole. Ou peut-être qu’il nous trouve juste cons.
Qui sait.
Donc, nous voilà tous sur la
ligne verte. Plusieurs captations seront nécessaires : le métro arrive
vite, à intervalles irréguliers à cette heure, et le bruit des wagons résonne
longtemps dans les micros. Mais Félix-Antoine ne se laisse pas démonter. Patient,
concentré, il arpente la station du côté Angrignon en chantant Lundi, sa guitare en bandoulière. Quelques
usagers le regardent avec curiosité. D’autres, comme moi, tendent l’oreille. L’écho
de sa voix caresse doucement les murs de béton. C’est bon.
Il termine sa pièce assit à même le sol, tandis que
l’on entend au loin le son de la grosse chenille de ferraille qui s’en vient.
Celle-là même qui repartira avec quelques notes dans son sillage.