25 décembre 2013

Félix-Antoine Couturier à Stéréo-Séquence

Chronique sur Félix-Antoine Couturier
Stéréo-Séquence, le 9 novembre 2013 (mis en ligne le 17 décembre 2013)

Les transports souterrains m’ont toujours fascinée. Lorsque je descends dans les bas-fonds d’une cité, j’éprouve un curieux mélange d’ivresse et de claustrophobie. Étrangement, j’aime l’odeur caractéristique du métro de Montréal qui remonte à la surface jusqu’aux portes battantes. Et quand je me retrouve sur le quai, j’attends avec fébrilité le moment où cette grosse chenille de ferraille bondée d’humains au teint blafard transpercera les entrailles de la Terre.

Je me souviens du métro de Paris, lorsque le train glisse sur les rails à ciel ouvert le temps de quelques haltes avant de replonger dans les profondeurs abyssales de la Ville Lumière. Je me rappelle celui à Los Angeles aussi, là où les wagons sont peuplés de clochards et de futures stars wanna be hollywoodiennes.

C’est à la station Lasalle à Verdun que je me retrouve en ce samedi soir de novembre. C’est un peu moins glamour Montréal, j’en conviens; mais ça s’annonce exaltant : les garçons et moi avons défié l’autorité pour tourner une capsule dans le métro avec Félix-Antoine Couturier.

Mais qui est ce beau mec, dites-vous? Quoi, vous ne le replacez pas? Il est auteur-compositeur-interprète. Il a fait partie du band Kodiak, et outre son projet solo, il joue au sein du groupe O Linea. Ça ne vous dit rien? Attendez. Il a participé à la première saison de La Voix, équipe de Marie-Mai… A été « une beauté » du Banquier en portant la valise #26 lors du spécial Céline… AAAH! Voilà, enfin, vous le reconnaissez!

Trêve de plaisanterie, Félix-Antoine a de quoi être fier, mais il n’est pas du genre à se prendre au sérieux. Ultra smooth et sympa, le gars. On ne peut s’empêcher de le taquiner sur sa présence au Banquier, et il rigole. Ou peut-être qu’il nous trouve juste cons. Qui sait.

Donc, nous voilà tous sur la ligne verte. Plusieurs captations seront nécessaires : le métro arrive vite, à intervalles irréguliers à cette heure, et le bruit des wagons résonne longtemps dans les micros. Mais Félix-Antoine ne se laisse pas démonter. Patient, concentré, il arpente la station du côté Angrignon en chantant Lundi, sa guitare en bandoulière. Quelques usagers le regardent avec curiosité. D’autres, comme moi, tendent l’oreille. L’écho de sa voix caresse doucement les murs de béton. C’est bon.

Il termine sa pièce assit à même le sol, tandis que l’on entend au loin le son de la grosse chenille de ferraille qui s’en vient. Celle-là même qui repartira avec quelques notes dans son sillage.