Chronique sur Noé Talbot
Stéréo-Séquence, le 5 avril 2014 (mis en ligne le 22 avril 2014)
Nous y revoilà. À Montréal, oui,
pour une journée intensive de tournage. Mais aussi, à ce fameux Chat des artistes, espace voué à la
création où se côtoient boutiques et ateliers. Lors de notre passage en
novembre dernier, nous avions dû rebrousser chemin pour certaines
considérations techniques. Nous sommes bien heureux d’y revenir, et c’est deux
capsules plutôt qu’une qui seront réalisées ici.
Bien calée sur le magnifique
canapé vintage qui compose le mobilier du vestibule, je mastique minutieusement
mes frites et mon burger entamés en route, question de donner une chance à ma
digestion. Les garçons, eux, ont déjà tout gobé et s’affairent à l’installation
de l’équipement. Noé Talbot et ses
alliés font leur entrée; quelques sourires et poignées de mains et hop! Les
voilà en place pour quelques répétitions de Copropriété
intellectuelle, une pièce qui se retrouve sur son EP intitulé Beurre noir. À ce que j’ai compris, c’est
une première rencontre entre Noé et la trompettiste Rachel Therrien. Ils ont
toutefois l’air confiants. Cette capacité qu’ont les musiciens à se réunir
spontanément tout en nous en mettant plein les oreilles, ça me fascine. Un
genre de cohésion naturelle.
Et c’est réussi. Je l’entends, cette
cohésion. Je ne peux la voir de mes yeux, car j’ai dû me « cacher »
dans un coin pour m’éclipser de la caméra. Cependant, je capte le moment ainsi
que les notes qui s’échappent du hall. Je les imagine flottant dans les airs,
se faufilant jusqu’à mon repaire. Elles s’incrustent dans ma tête, et le rythme
façon ska me donne des fourmis dans les jambes. Ça donne envie de danser.
Puis, les instruments se taisent
pour laisser Noé siffler la mélodie. Jolie finale.
Un sourire se dessine sur mon
visage.
J’aime ça, moi, les siffleux.