Article écrit pour Monlimoilou.com
Le 24 avril 2014
Avec la Manif d’art qui s’en vient et des projets
d’envergure de l’ordre de l’amphithéâtre, l’art visuel et l’art public sont
bien représentés à Québec. Et c’est souvent au Bloc 5 qu’ils prennent racine.
« C’est une coopérative de producteurs-artisans »,
explique Jean-Robert Drouillard, artisan-sculpteur
et membre fondateur du Bloc 5. « On est des travailleurs autonomes sous un
même toit, on partage les locaux et les outils. On n’a pas de cubicules; tout
est ouvert complètement. Il y a toujours une mouvance, et on s’entraide. »
Le bâtiment, situé sur la 5e Rue à Limoilou, abritait jadis un atelier
d’éclairage avant que Jean-Robert et trois autres artisans achètent les 3000
pieds carrés en 2002 et rénovent de fond en comble, transformant les lieux en
espace de travail. « On était dans un autre monde à cette époque-là.
C’était avant l’ère Labeaume. Il y avait des subventions pour accueillir des
ateliers dans Saint-Roch. Puis, pendant peut-être six mois, ils ont dit :
le même programme qui s’est fait dans Saint-Roch, on va le faire dans le
Vieux-Limoilou. Nous autres, on est allé sur un coup de tête, c’était hyper improvisé,
et ils ont dit oui. » Un heureux hasard, puisque le programme de
subventions a été aboli peu de temps après. « La même coop, les mêmes gens
dans un lieu qui serait loué, on serait plus là, on serait mort. Sans la coop,
on ne ferait pas notre métier ».
Sculpter sa croûte
Le Bloc 5 a des airs de garage sorti tout droit des années
50. Il se divise en trois sections : un atelier pour le bois, un autre pour
le métal ainsi qu’une pièce qui fait office d’accueil/bureau/cuisinette. C’est
bruyant, vivant; ça sent la poussière, la soudure et le bran de scie. « On
est complètement en dehors du cliché des artistes qui travaillent selon leur
inspiration du moment. Ici, c’est du matin au soir, du lundi au vendredi, parfois
c’est sept jours sur sept… Et ça change beaucoup selon les mois, dépendamment
des contrats. »
Ils sont maintenant cinq artisans-sculpteurs à se partager
les lieux, et emploient plusieurs collaborateurs afin de les aider à
concrétiser leurs projets. Une véritable fourmilière, où chacun arrive à vivre
de son art. « Le but en fondant la coop, c’était de gagner notre vie avec
notre savoir-faire. On n’avait pas comme ambition d’avoir un job à côté et de
venir à l’atelier produire de l’art. »
Manif d’art 7