Chronique sur Gazoline
Stéréo-Séquence, le 19 mars 2014 (mis en ligne le 12 mai 2014)
Quelque chose se trame au bout de
l’autoroute 73. Est-ce l’air pur, les grands espaces ou le miroitement des
eaux du majestueux Fjord qui inspirent les Saguenéens, leur proférant une bonne
dose de créativité musicale? On ne saurait dire. Mais Chicoutimi est près de
détrôner Québec à titre de Ville du Rock.
Les trois membres de Gazoline ne font pas exception. Ils ont
traversé le parc pour habiter la métropole, mais leur accent ne trompe
personne. Pourtant, s’ils s’expriment dans leur langue maternelle, ils ont
assez de talent pour exporter leur matériel. La bonne musique n’a pas de
frontières.
Ils ont l’attitude pour conquérir
le monde, aussi. Pendant qu’ils installent leur imposant gear dans le local gris éclairé aux néons du Creative Custom Tattoo, à Limoilou, mes yeux s’attardent sur le
chanteur et bassiste du groupe, Xavier
Dufour Thériault. Sa gueule de rock star sur son visage lisse de jeune
garçon, c’est carrément fascinant. J’ai l’impression d’être en présence d’un
émule de Bowie. Ou de Prince.
Xavier vénère la musique pop. Il
le dit ouvertement, et on le croit : il arbore un t-shirt de Britney Spears
sous sa veste mauve façon eighties. Cependant,
l’ajout d’un claviériste pour accompagner la formation en tournée n’adoucit pas
ce soir ce qui sort des amplis. Il faut que ça reste un «minimum vilain», dixit
le guitariste Jean-Cimon Tellier. En
effet. C’est fort, ça rocke, ça décape grave. Le son est tellement puissant que
tout ce qui n’est pas statique dans la boutique bouge dangereusement.
J’imagine les pauvres voisins, qui n’ont pas été
avisés de notre passage. Nous, par contre, on se régale et on en veut… Encore.