16 octobre 2012

Bernard Adamus à Stéréo-Séquence


Chronique sur Bernard Adamus
Stéréo-Séquence, le 28 septembre 2012
http://stereo-sequence.com/episodes/ep44/

Vendredi, heure de pointe. Je me dirige péniblement vers le Petit Champlain : même à vélo, je dois me coltiner le pare-choc contre pare-choc, prise dans un bouchon monstre. J’ai rarement vu autant de trafic dans le coin à ce temps-ci de l’année. Est-ce à cause des bateaux de croisières qui accostent au port depuis une semaine? En tout cas, c’est probablement ces immenses condos flottants qui déversent autant de touristes dans le quartier en cette fin septembre.

Je débarque au Théâtre Petit Champlain. On me dirige à l’arrière-scène. Me voilà dans l’antre des artistes pour la toute première fois. Je suis un peu (pas mal) impressionnée. Et gênée : les gars ne sont pas encore arrivés. Courageusement – mais fébrile en dedans –, je me présente à Nathalie du label Dare to Care et m’incruste dans l’univers scénique de Bernard Adamus, qui foulera les planches de cette mythique salle de concert deux soirs pour nous présenter N° 2, son… deuxième album.

Je ne sais pas trop quoi faire en attendant. Je me cale dans le sofa de la loge, écris un peu, défile sans intérêt les actus Facebook. J’ai pas envie mais je vais aux toilettes. Je vais épier du côté de la scène pendant le test de son. L’évier déborde de bières froides, je me retiens pour ne pas en caler une. Et puis Jimmy m’envoie un texto : lui et le reste de la bande sont enfin arrivés. Soulagement.

Vite, vite, vite. Faut installer le matos. Adamus a une entrevue à faire après sa prestation pour Stéréo-Séquence. Et il a faim. Et il a sûrement très, très soif. La captation se fait à la mezzanine. C’est intime, feutré : l’ambiance parfaite pour Fulton Road, qu’il interprète magnifiquement, one shot. Sa voix, puissante, juste; ses doigts qui égrènent les notes de sa guitare mélancolique. Et en sourdine, un solo de trompette interprété par Jérôme Dupuis-Cloutier en bas sur la scène. Je suis envoûtée et tout le stress pour en arriver à ce moment s’est subitement envolé.

Le temps. C’est ce qui ressort de cette expérience avec Bernard Adamus. Le temps qui s’étire, l’attente. Le temps qui se contracte, qui déboule à une vitesse folle, qui nous prend en otage. Le temps, ça se résume aussi à une heure pris dans le trafic pour dix minutes de tournage.

On a eu chaud, Jay s’est battu avec son objectif, Étienne a eu envie de mourir un peu, mais au final tout le monde était content. Pis maudit que la bière était bonne. Ça valait le coup d’attendre.